Partir plusieurs mois à l’autre bout du monde, ça se prépare. Mais nous nous posons encore beaucoup de questions sur le choix de l’équipement. Du sac à dos jusqu'aux appareils électroniques ; c’est sur le terrain que nous faisons nos recherches...
Sur notre petite carte, perdu au large des cotes africaines, l’archipel volcanique des Canaries semble coupée du monde. Parmi ces iles, notre nouvelle destination se situe à l’Ouest; la Palma.
Reconnue réserve de biosphère par l'UNESCO ce caillou attire notre curiosité. On chausse donc nos chaussures et embarquons pour Santa Cruz de la Palma. C'est parti, décollage !
Aux allures de paradis perdu, l’ile possède des environnements extrêmement variés : forêt tropicale, volcans, forêts de pins, plage de sable noir, falaises abruptes, plaine de lave... Né des volcans, son principal cratère est aujourd’hui un gouffre de presque 10 km de diamètre. Sur seulement 706 km2, cette ile 12 fois plus petite que la Corse est d’une incroyable diversité.
Nous commençons notre route sur la cote Est puis traverserons l’ile par son sommet pour atteindre Los Llanos, face à l’océan Atlantique. Nous poursuivons ensuite plein Sud en passant par le sentier des volcans (sur la crête du centre de l’ile).
C’est un terrain de jeu parfait pour mettre en pratique notre matériel et tester nos sacs à dos !
Nous profitons de ces paysages inspirant pour pratiquer le dessin, la photographie et la vidéo. Avec un sommet à presque 2500 m d’altitude, le thermomètre fluctue très vite. Et après le premier jour de marche, nous constatons que nos sacs sont beaucoup trop chargés et surtout pas adaptés au matériel qu’ils transportent.
Chaque jour, nous logeons chez des hôtes différents (merci, AirBnb !) et nous ne pouvons malheureusement pas laisser des affaires derrière nous. Ce sera donc un point à ne pas négliger pour les treks futurs : optimiser le sac à dos ! Chaque objet doit avoir sa place et doit être accessible simplement.
Nous passons aussi beaucoup de temps à prendre des notes et à faire des images, de la photographie infrarouge, des polaroids et du dessin... Toutes ces « pauses » rallongent fortement la durée des trajets, beaucoup trop même. On termine souvent les treks tard le soir et nous manquons de temps sur place pour faire tout ce que nous souhaitons. Nous ne cherchons pas la performance, et le défi ne nous intéresse que s’il est couplé à un travail de prise de note.
Ce sont des petites erreurs de calcul qui nous coutent cher en énergie et qui doublent la durée de nos treks.
C’est aussi la parfaite occasion pour pratiquer la vidéo.
Ranger et sortir le matériel, optimiser les réglages, faire des tests. Pour apprendre à être réactif, rien de mieux que la pratique ! Équipé du 5D MarkII de Canon, on capture ces paysages grandioses.
Après avoir traversé les pluies de la forêt de Los Tilos au Nord-Est, nous entrons dans les nuages. Une brume très dense nous entoure et il devient impossible de voir à plus de 10 m. Mais le chemin reste simple est après quelques heures de marche c’est le retour timide du ciel bleu au-dessus de nos têtes. Les courants d’air deviennent puissants et aléatoirement nous laissent découvrir le gouffre qui s’étend sous nos pieds : nous arrivons au sommet du cratère au milieu d’une mer de nuage.
Nous pourrions rester des heures ici ; dans cet entre-deux monde. Mais la route est encore longue avant d’atteindre Los Llanos.
Techniquement, nous filmons notre aventure avec l’outil de Magic Lantern qui nous permet de « hacker » le boitier et lui ajoute une grande multitude d’options utiles comme : focus peaking, zebra, histogramme, timelapse, video RAW... La résolution vidéo reste faible en RAW (1856x844), mais le range dynamique est tout simplement incroyable (on retouche les vidéos avec autant de souplesse que les photos). De quoi bien s’amuser de retour sur nos ordinateurs.
Pour en voir plus, on vous laisse découvrir notre hors série « Buenos Dias Princesa ».
Voici un extrait de nos notes :
LE SAC À DOS : Beaucoup trop chargé, le matériel n’était pas simplement accessible. Il nous faut des sacs plus adaptés et de meilleures qualités.
LA SACOCHE PHOTO : La sacoche du 5 D MarkII est trop encombrante pour des treks, mais trop petite pour transporter plus d’objectifs, nous devons trouver autre chose. Il nous faudra aussi un petit sac pour transporter le polaroid et pour protéger les photos en cours de développement.
LA SANTÉ : Prévoir au moins une genouillère et chevillère en cas de blessure. Ça soulagera des marches trop intenses en cas de soucis.
VÊTEMENTS : Trouver des pantalons convertibles en short. Ce sera plus simple pour s’adapter avec les différentes altitudes et lors des fraiches marches matinales.
OUTILS : Avoir une trousse de mini outils !
5DII : La lanière Canon n’est vraiment pas pratique, elle fait rebondir l’appareil sur le ventre (horrible durant les longues marches). Avoir un seul appareil est aussi un problème, car nous aimons tous les deux la photographie et la vidéo. On se court donc souvent l’un après l’autre. Il nous faudrait 2 boitiers ou un appareil compact supplémentaire.
TRÉPIED : Il n’est pas assez stable, trop léger. Il bouge beaucoup lors des poses longues avec le vent. On doit trouver un modèle stable.
ÉCLAIRAGE : Les lampes frontales ne suffisent pas. Il nous manque une petite lumière d’appoint, du genre panneau LED miniature.
FILTRES PHOTO/VIDÉO : En altitude la luminosité est forte, nous aurions besoin de Filtres ND variable pour filmer. Ainsi qu’un filtre polarisant pour réduire les réflexions en ville ou au bord de mer.
OBJECTIF : On regrette l’absence d’un macro et d’un 50mm à très grande ouverture très souvent.
SON : Sur le terrain, il nous faut un dictaphone pour prendre rapidement des notes.
CARNET : Le format 24x36 de nos carnets permet de dessiner de grand panoramique, mais c’est un format très lourd qui prend de la place. Nous ne devrions pas l’avoir sur le dos perpétuellement. Il nous faudrait un « carnet de trek », plus petit.
CAMERA : Le 5 D MarkII est un excellent DSLR plein format, mais il est gros et plutôt lourd. Une Gopro ou autre petite camera pourrai nous permettre d’avoir des moments plus dans l’action, plus simplement.
PRISE DE VUE : En trek, on apprécie le matériel robuste (5DII) et les objectifs stabilisés pour la vidéo.
POST PRODUCTION : La résolution du 5D MarkII est vraiment faible et l’image souffre fortement d’aliasing. Autre point important, Magic Lanterne est instable et nous avons régulièrement des « skip frame » (image noire). Nous utilisons ensuite MLRawViewer pour convertir en Batch l’intégralité des vidéos en ProRes 444 ou séquence DNG. Il faut prévoir un très grand espace de stockage des données.
Bilan, c’est une excellente première expérience pour nous et nous retournerons avec plaisir sur l’ile de la Palma. C’est aussi une expérience qui nous aide à mieux définir 37degrees.
Sur le terrain, comme de retour a Londres, on réfléchit a une organisation des données photo et vidéo. On démultiplie le concept sur des voyages de plusieurs mois... et années.
Nous trouvons aussi les limites de notre équipement. C’est très difficile, mais il va falloir changer beaucoup de chose. On liste donc les outils manquants.
On définit aussi des budgets, on se fixe des objectifs financiers à atteindre chaque mois. On réalise un petit planning des choses a faire et on cette demande pourquoi il est déjà 3 h du matin et que les journées ne font pas 72 h...
Une chose est sure cependant, c’est bien le long des routes que l’histoire de 37Degrees s’écrit.
